Chery et le groupe sidérurgique HBIS ont annoncé le déploiement d’un nouvel acier automobile pour emboutissage à chaud affichant une résistance de 2 400 MPa. Dans l’industrie, c’est une marche notable: la majorité des solutions d’emboutissage à chaud se situent traditionnellement entre 1 300 et 1 800 MPa, et dépasser ces seuils expose au compromis bien connu entre résistance, ductilité et aptitude à la fabrication.

Le matériau est présenté comme un moyen d’assouplir cette contrainte. Selon ses concepteurs, ce gain de résistance ne s’obtient pas au détriment de la formabilité ni de la stabilité du procédé—deux conditions essentielles à la production en série. Parmi les effets mis en avant figurent une meilleure tenue aux chocs pour les zones critiques en sécurité, la possibilité de réduire l’épaisseur (et donc la masse du véhicule) et un risque moindre de fragilisation, souvent associé aux aciers ultrarésistants. Sur le papier, la promesse a de quoi retenir l’attention; si cet équilibre se confirme sur ligne, il s’attaque à un casse-tête de longue date pour les ingénieurs caisse.

Où cela compte-t‑il le plus? Les aciers emboutis à chaud constituent l’ossature de la cellule de sécurité: montants A et B, renforts de portes, éléments d’encadrement, traverses de plancher et autres zones chargées d’absorber l’énergie en cas de choc. Chery indique que ce nouvel alliage est déjà éprouvé sur des pièces réelles: pour une barre anti‑intrusion de porte, l’équipe a réalisé des emboutissages d’essai, une intégration sur véhicule et plusieurs cycles de validation. Les résultats cités font état de propriétés mécaniques stables, d’une fenêtre de formage maîtrisée et d’une géométrie précisément tenue.

Prochaine étape: étendre l’usage à d’autres éléments structurels de la carrosserie. Si les caractéristiques annoncées se confirment en production de série, les constructeurs pourraient y gagner une combinaison rare: un niveau de sécurité renforcé sans la pénalité de masse habituelle—un scénario que toute feuille de route axée sur les coûts et l’efficience accueillerait favorablement.